Mercredi 25 juillet 2007 à 14:37

Quelle mocheté ! Comment pouvaient-ils aimer cela ! Je les voyais, là, à travers la loupe de mon aéro-persienne, ils formaient des petits rangs courts, en dessinant un couloir, un chemin, de la porte, à un Véhicule de Transport Blindé. Ca se passait comme ils l'avaient prévu et, comme je l'avais prévu. Ils attendaient, ne bougeaient plus, comme paralysés. Je suivis le chemin du fusil, qui, je pensais, était tant convoité. Une arme eldar, à air, et plus précisément classé "six", classe des armes de précisions, et celui là n'en était pas des moindres, d'ailleurs il était des plus haut classés. Il suffit de savoir qu'on le réglait au micromètre pour avoir une idée de la technologie qui la concernait. J'ai choisi de lui faire émettre un rayon d'un décimètre de diamètre, avec un profondeur d'un mètre. C'est à dire qu'il taillera un mètre de matière, tissu, pierre, chair ou tout autre. Le diamètre était suffisant pour lui arracher le coeur. Je la mis aussi au coup par coup. Elle était imposante, mais c'était aussi une bonne arme de corps à corps, repliée sur elle-même, sans compter qu'il ne fallait qu'un instant pour cela. Sa longue lame était bien pratique pour tailler dans la jungle, bien que l'arme ait bien un poids. L'étui était bien étudié, pour une dégaine et une rengaine rapide. Il le fallait, car si un ennemi se présente à trois mètre, on à tout intérêt à sortir une aeropersienne de petit calibre, plus vite que l'autre ! Mais la pure excellence des aéropersiennes c'est bien l'utilisation de l'air ou du gaz similaire en tant que munition. Donc pas de problème de chargeur vide, ni de pack de munition trop lourd. Cela permettait évidemment de transport d'autre aeropersienne... Tant qu'on est pas entouré de vide.

La porte s'ouvre. Deux hommes, que je qualifiais de gardes, sortirent en vitesse. Ils se rabattirent sur les cotés de la porte. Puis, un homme, bien portant, décoré, de belle tenue, sortit. Le visage correspondait. Ca y est. Il avançait vers le VTB. Il avait l'air fière, à me dégoûter Il atteindrait le véhicule en moins de deux minutes ainsi. Il fallait que j'agisse. Je le pris au centre de la loupe. Le point rouge m'indiquait où le rayon le traverserait. Plein coeur. Et si je loupais ? Si au dernier moment je déviais ? De toute façon, ais-je le choix ! Moins d'une minute. Une perle de sueur coula sur mon front. "Ais-je le choix" je me répétais, "Ais-je le choix"... Et un hurlement se fit dans mon crâne : "Tire !"

Alors mon pouce répondit à cet ordre et pressa le bouton. Le sifflement furieux de l'air de fit instantané et l'homme, dans la loupe, s'écroula, me laissant découvrir le soldat à qui mon tir avait arraché une jambe, et tout les composants humains que j'avais arrachés au général. Des hommes couraient de part et d'autre, et j'entendais leurs pas. Quoi ??? J'entendais leurs pas a un kilomètre ?


J'arrache mes yeux à la loupe, Deux homme couraient vers moi, armes à la main. Je me mit à courir en m'enfonçant dans la jungle. Mes chaussures "volaient" au dessus de la flore. Les hommes me suivirent, et ouvrirent le feu. Des branches tombaient devant moi. Je pris furtivement la décision de plier mon arme. Hasard ou destin, ce fut bon, car un homme se jeta sur moi pas devant, et il en résulta que ma lame lui tailla le visage à mi-tête. Je ne prend pas en compte le tir de ses camarades, qui me suivaient encore, qui l'atteignit aux poumons. Je réalisai le danger qu'ils représentaient, et je rengainai mon classe six pour sortir mon aéropersienne de bas calibre. De bonne qualité aussi. Puis, sans jeter un regard, je jetais mon bras en arrière, en tirant avec le mode automatique. Ma route descendait en terrain difficile, et y courir devenait dur, sans penser à ma fatigue déjà présente. Le parcours nécessitait des sauts et des roulades.Je ne saurais dire si ils me suivaient encore.

Mais autant ne pas me poser la question, tirer en arrière ne me coutait rien de toute façon, tant que ma concentration restait basée sur ma course. Vite... Vite... Mais vite !!! Je ne sentais plus le relief de ce qui recouvrait le sol, mais je ne pouvais arrêter ma course effreinée. Je percutais des arbres sur mon passages, sans même les sentir. Je le savais car je les vois, et mon sang commence à évacuer par mes éraflures. Non ! Mais ais-je le choix ? Puis sans répondre à la question, je me lance à découvert, dans le campement, dans une clairière artificielle. Base ennemie, des hommes sortaient de toutes portes, pour m'abattre. Deux cents mètres restant avant la pénétration dans la jungle.

J'avais beau tirer, je n'atteignais personne. Cent cinquante. Je ne sens plus mon corps. Mes tympans assourdis reflètent sourdement les battements de mon coeur. Je ferme les yeux. Cent mètres Je ne sais plus. Non, je ne sais pas. En réalité, je n'ai jamais su.

Mes yeus s'étaient réouverts dans ma chute. Mon jeu de jambes me fit retomber sur le dos. Le ciel est gris. Non, pas gris. Sombre. Il pleut. Je le sais, car je le vois. Les gouttes ruissellent sur mon corps, mais je ne les sens pas. L'air a l'air humide, mais celui-ci n'atteint pas mes poumons, car je ne sens, ni l'air, ni mes poumons. Le gout est amer, acide. Non. Il est sombre. Mais comment fais-je pour savoir cela de façon aussi claire ? J'ai perdu mes sensations de goûts ! Mais le principal n'est-il point de savoir ? Peut-être, peut-être point. Quoi qu'il arrive, je sais, c'est tout. Il vente. Je le sais, c'est tout. Ses preuves, je les obtient à la vue : la pluie dérive. Les gouttes éclatent telles les obus sur les plages du Grand Continent. Elles éclatent sur moi, sur ma peau, petite détonation par le contact vif et violent sur ma propre matière, que je ne sens pas. Une ombre voile mon visage.

Une silhouette prit couleur. Gris. Gris, avec toutes les décorations et les insignes de l'armée ennemie. Ne pas se faire d'illusion. C'est un ennemi. Non, ce n'est qu'une demi-vérité. C'était un homme avant tout, et il n'est plus ennemi, cette image morose s'étant effacée depuis ma mise à terre. Il me regardait avec tristesse. L'oeil gris clair, d'une clarté qui rappelle le béton filtré par la neige. Il me regardait m'observait, m'étudiait, m'analysait sombrement. Il porta son gant à mon visage. Insensible. Il m'effleura ainsi, puis le gant marron s'avéra rougeâtre, il goutait lentement. L'homme fit la grimace en observant la pluie rincer le liquide rougeâtre. Puis il révisa mon visage. Sa main retomba sur mon poumon. De l'autre main il me tourna le visage, après avoir rangé sont arme. Puis il réussit enfin à détacher ses yeux de mon visage, tourna quelque peu la tête, et de sa main à terre, il fit signe à ses camarades de venir, de sortir, puis sans arrêter le mouvement de sa main pendant peu, il recommença à me fixer. Sa main redescendit et repoussa mes cheveux plaqué rougeâtre, rouge sombre, sur mon visage. Une flaque d'eau se répandait sous mon corps. Etait-ce vraiment de l'eau ? Je n'en sais rien. Je ne la vois pas, je ne la sens pas, je la sais, c'est tout. Il la vit, lui, mais il préfère encore, encore et encore, regarder mon visage.

Il ne pouvait en détourner un regard, comme s'il visionnait une vérité douloureuse, mais qu'il voulait la posséder, peut importe combien cela lui coûtait. Ses camarades arrivèrent, en observant le complexe qui se formait à leurs pieds. L'un d'eux descendit lentement vers mon corps, puis légèrement à coté, il visait des yeux quelque chose, qui si j'arrive à bien déterminer semblait être ma main. Je compris ce qui le fascinait quand il tendit sa main, ou plutôt son bras, car ma vue ne s'étendait pas assez bas. Il souhaitait mon arme. Alors, l'homme qui me déchiffrait le visage, l'attrapa vivement au bras, et lui décocha un coup sous les narines. A son tour, il saignait, mais il comprit le geste, se releva et voulant se détourner, il me cracha dessus. Cela lui coûta une perte de connaissance.
Des pas. D'autres hommes. Des "blouses blanches". Ils emportèrent l'homme inconscient, puis ils me chargèrent sur un brancard. Le ciel défilait encore. Puis mes yeux s'assombrirent, ma vue devint floue. Puis j'imaginais mon corps sur ce brancard. Alors je réalisais.

Je n'étais plus rien d'autre qu'un cadavre.

>>>---B-E-W-B---==>

Par maud96 le Dimanche 16 septembre 2007 à 16:50
Cà mérite quand même un com de félicitations, ce récit imaginaire si prenant... Tu écris bien !
Par PotPouri le Lundi 7 janvier 2008 à 14:54
Contente que tu l'es finit ce ptit bout de recit....j'aime la façon dont tu as décrit les sensations sans pour autt que le héro les ressentes, le voile gris que tu installes, et puis les jeux de regards...bref, j'ai aimé. (et puis l'écriture est agérable :p)
 

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